juillet 2013
Après l’inévitable et long vol international, nous embarquons, pour Cusco, dans le « British Aerospace 146 » qui est avion habituellement utilisé sur les lignes régionales.
Entre Lima et Cusco, nous survolons la cordillère des Andes. La cordillère des Andes est la plus grande chaîne de montagnes du monde, orientée nord-sud tout le long de la côte occidentale de l'Amérique du Sud. Longue d'environ 7 100 kilomètres, large de 200 à 1 800 kilomètres la cordillère a une altitude moyenne de 4 000 mètres et culmine à 6 962 mètres. Elle débute au Venezuela au nord puis traverse la Colombie, l'Équateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili et l'Argentine, jusqu'à la pointe sud du continent.
De nombreux sommets sont des volcans, qui sont parmi les plus hautes montagnes sur Terre après celles de l'Himalaya, en dépassant 6 000 mètres d'altitude. D'autres sommets sont également issus de la subduction de la plaque pacifique sous la plaque sud-américaine, notamment l'Aconcagua en Argentine et le Huascaran au Pérou.
L'aéroport international Alejandro Velasco Astete est le deuxième aéroport plus important du Pérou. Il est situé dans la ville de Cuzco, principale ville touristique, au sud-est du Pérou. Il reçoit des vols intérieurs et quelques vols internationaux. Aujourd'hui, il fonctionne avec un nombre limité de vols en raison de son emplacement dangereux au cœur de la ville. Malgré ces restrictions, l'aéroport est en fait l'aéroport le plus utilisé au Pérou après l'Aéroport international Jorge Chávez de Lima. Cet aéroport doit aussi son succès au fait qu’il est la principale porte d'entrée de la ville de Cuzco, qui est un passage incontournable pour atteindre les célèbres ruines du Machu Picchu.
Cuzco est une ville d'altitude (environ 3 400 m) d'une taille modérée. Cuzco a été longtemps un carrefour sur l'axe économique transandin mais s'est endormie quand l'activité commerciale s'est tournée vers Lima.
Cuzco fut la capitale de l'empire Inca. La légende veut que la ville ait été fondée au XIe siècle ou au XIIe siècle par Manco Capac et Mama Ocllo après leur « naissance » dans le lac Titicaca. Avant l'arrivée des conquistadors, la ville était partagée en quatre quartiers, occupés par les Incas et des ressortissants des tribus de leur empire. Après avoir détruit une bonne partie de la ville en 1434 les Espagnols y érigèrent une cathédrale au XVI ème siècle.
La ville perdit de son importance au profit d'Arequipa, mais la découverte du Machu Picchu en 1911 relança son essor en raison du tourisme. On peut en effet y trouver bon nombre de guides et d'excursions vers le Machu Picchu et la vallée sacrée autour de la plaza de Armas.
On peut encore admirer les murs incas originels dans certaines rues de la ville ou même le temple du Soleil, de nouveau révélé au monde après le tremblement de terre de 1950. En effet sur les fondations de ce temple avait été bâti le couvent Santo Domingo, fortement endommagé par le séisme.
Les Incas étaient d'excellents architectes. Leurs constructions sont imposantes et ingénieuses, souvent orientées à des fins utilitaires. Le nombre de bâtiments et autres constructions réalisés est vraiment élevé. La forme trapézoïdale souvent donnée aux portes et fenêtres des temples permet à l'édifice de résister beaucoup mieux aux tremblements de terre, très fréquents dans ces régions. En s'installant à Cuzco, les espagnols ont d'ailleurs repris comme fondation de leur bâtiments les restes des temples incas. Lors des nombreux séismes, les constructions ou fondations incas tenaient généralement mieux que les constructions espagnoles.
Sacsayhuamán est une forteresse inca située à deux kilomètres de la ville de Cuzco au Pérou. Laforteresse se trouve à 3 700 m d'altitude. Elle a la forme d'une tête de puma, animal sacré dans la tradition inca.Elle est impressionnante par ses trois énormes murs faits de pierres énormes assemblées dans le plus pur style Inca: sans mortier et avec un ajustement parfait. Certaines pierres font près de 6 m de haut pour presque autant de large.
En 1533, le chroniqueur espagnol Sancho Pedro de la Hoz écrivait à son sujet : « Dans tout le pays, vous ne trouverez pas de murailles aussi magnifiques. Elles sont composées de pierres si grandes, que personne ne peut croire qu'elles y aient été amenées par des êtres humains... Ni l'aqueduc de Ségovie, ni aucune autre construction réalisée par Hercule ou par les Romains ne peut être comparée à celle-ci. »
Elle est composée de trois remparts parallèles longs de 600 m, disposés en zigzag, lesquels sont constitués de blocs monolithiques, (le plus grand mesure 9 m de haut, 5 m de large et 4 m d'épaisseur, pour un poids d'environ 350 tonnes) parfaitement assemblés et encastrés les uns dans les autres. La technique utilisée pour transporter et assembler de telles masses reste un mystère. Il faut savoir que ces civilisations ne connaissaient pas la roue ! Les enceintes, qui mesurent à peu près 360 m de long, sont reliées par des escaliers et des portes trapézoïdales.
La forteresse était garnie de trois tours dont il reste les fondations :
La tour ronde de Muyomarca abritait l'Inca et sa cour pendant les périodes de méditation et de jeûne.
Celle de Paucamarca avait une fonction religieuse et était vouée au culte du Soleil. Sa base au sol est constituée d'un cercle de pierres d'une douzaine de mètres de diamètre et d'une structure en étoile dont la signification n'est pas éclaircie. D'après la légende, elle était reliée au temple du Soleil par un réseau de galeries souterraines.
Celle de Sullamarca était réservée à la garnison et abritait des dépôts de nourriture, d'armes et de vêtements.
Sur ce site a lieu tous les ans la fête de l'Inti Raimi, fête du soleil à la mode Inca. Elle rassemble des milliers de touristes ; c'est la deuxième fête d'Amérique du Sud.
Tambomachay est un site archéologique situé à environ huit kilomètres de Cusco.
Aussi surnommé le « Bain de l’Inca », Tambomachay recèle deux fontaines toujours fonctionnelles et plusieurs niches qui auraient pu servir d’abris aux gardes de l’Inca. Les murs de l’édifice sont constitués de blocs de pierre et constitue une œuvre de maçonnerie polygonale
Après une liaison en bus, nous rejoignons assez tôt le matin Ollantaytambo, qui est une petite ville située à 75 km au nord-ouest de Cuzco et à 2792 m d'altitude, où le train de « Perurail » nous attend. Ce train dessert la célèbre Vallée Sacrée des Incas et le fabuleux site de Machu Picchu. Ce service, qui fonctionne depuis 1928, constitue le moyen idéal de découvrir la vallée qui donne accès aux ruines.
Machu Picchu Pueblo (anciennement Aguas Calientes) est situé sur le Río Urubamba. Il est connu comme le village le plus proche du Machu Picchu. Machu Picchu Pueblo possède aussi des bains chauds naturels, qui ont donné leur nom à la ville (eaux chaudes en espagnol), rebaptisée depuis pour des raisons touristiques.
Un petit trajet en bus est nécessaire pour rejoindre l'entrée du site du Machu Picchu. Afin de protéger les ruines d'un trop d'affluence, le nombre de touristes qui peuvent visiter, quotidiennement, le site est scrupuleusement réglementé.
Machu Picchu (du quechua machu, vieille, et pikchu, sommet) est une ancienne cité inca du XV ème siècle, perchée sur un promontoire rocheux qui unit les monts Machu Picchu et Huayna Picchu sur le versant oriental des Andes centrales. Son nom aurait été Picchu ou Picho. Selon des documents du XVI ème siècle, Machu Picchu aurait été une des résidences de l’empereur Pachacutec. Cependant, quelques-unes des plus grandes constructions et le caractère cérémonial de la principale voie d’accès au llaqta démontreraient que le lieu fut utilisé comme un sanctuaire religieux. Les deux usages ne s’excluent pas forcément. En revanche, les experts ont écarté l’idée d’un ouvrage militaire.
La ville sacrée Machu Picchu, oubliée pendant des siècles, est considérée comme une œuvre maîtresse de l’architecture inca. Elle fut dévoilée au monde par l’archéologue américain Hiram Bingham, professeur assistant d'histoire de l'Amérique latine à l’Université Yale, qui écrivit un ouvrage de référence à ce sujet. Ses caractéristiques architecturales et le voile de mystère que la littérature a tissé sur le site en ont fait une des destinations touristiques les plus prisées de la planète.
Depuis 1983, le site est sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Le 7 juillet 2007, Machu Picchu a été désigné comme l’une des sept nouvelles merveilles du monde par la NewOpenWorld Foundation, un organisme non officiel et à caractère commercial. Enfin le site fait partie de tout un ensemble culturel et écologique connu sous le nom de « Sanctuaire historique de Machu Picchu ».
Les ruines sont à cheval entre deux élévations de terrain, à 2 438 mètres d'altitude. L'une est le Huayna Picchu, signifiant « jeune montagne ». C'est cette montagne qui surplombe le site sur la plupart des images de la cité. Selon certains angles de vue, il est possible d'y déceler la forme d'un visage humain regardant vers le ciel, le sommet du Huayna Picchu étant le nez. L'autre montagne est le Machu Picchu, signifiant « vieux sommet ». C'est cette montagne, à l'opposé du Huayna Picchu, qui a donné son nom au site archéologique. Autour du Huayna Picchu et sur les deux côtés de la cité coule la rivière Vilcanota-Urubamba qui décrit un grand arc en contrebas d'une falaise de 600 mètres.
Le Huayna Picchu se trouve sur le même promontoire que le Machu Picchu. Situé à quelques centaines de mètres au nord de l'ancienne cité inca, son sommet culmine à 2 720 m d'altitude, dominant d'environ 360 mètres le site historique de l'ancien site inca. Afin de préserver l'intégrité du site, les autorités péruviennes en ont limité l'accès à deux groupes de 200 personnes par jour. C’est donc une sorte de privilège que de pouvoir le gravir afin d’avoir un point de vie exceptionnel sur le célèbre site archéologique.
Les 172 constructions s'étendent approximativement sur 530 mètres de long sur 200 mètres de large. Elles font partie d'un territoire du Sistema Nacional De Areas Naturales Protegidas appelé « Sanctuaire historique de Machu Picchu » qui s'étend sur 32 592 hectares. Le but est de protéger certaines espèces biologiques menacées d'extinction et des sites incas, Machu Picchu étant le plus important.
On peut accéder au Machu Picchu via différents chemins de randonnée. Le plus emprunté, le chemin de l'Inca, est soumis à un contrôle strict et ne peut être effectué qu'avec une agence de voyage.
Le village le plus proche du Machu Picchu est Aguas Caliente, à 400 mètres en contrebas. Depuis ce village, un service de bus emprunte régulièrement la route « Hiram Bingham » vers le Machu Picchu, que coupe un sentier piéton plus direct. Aucune route ne dessert Aguas Calientes : les visiteurs du Machu Picchu doivent donc utiliser la ligne de chemin de fer qui traverse le village, au départ d'Ollantaytambo.
Deux axes découpent la ville : le premier est matérialisé par une place large, construite sur des terrasses à plusieurs niveaux. Le deuxième est un large escalier qui fait office de rue principale, avec une série de fontaines d'eau. À l'intersection de ces deux axes se trouve la résidence de l'inca, le temple-observatoire du torreon et la plus grande des fontaines.
Alors que l'empire inca était très structuré et bureaucratisé, l'écriture n'y a apparemment pas existé.
En revanche, un système de quipus a été mis en place. Les quipus sont des messages codés sous la forme de nœuds de différentes sortes sur des fils de laine, coton ou autre matériau et de différentes couleurs. Ces quipus servaient aux statistiques de l'État : recensement très précis (nombre d'habitants par âge et par sexe), nombre d'animaux, état des stocks, tributs payés et dus des différents peuples, enregistrement de l'ensemble des entrées et sorties de marchandises des entrepôts de l'État, etc. Seuls les administrateurs connaissaient la clé des quipus : c'étaient les quipucamayocsCe système de quipus était aussi utilisé par les dirigeants des provinces pour transmettre les nouvelles importantes à l'Inca.
Il semblerait aussi que les quipus aient aussi servi à notifier les grandes dates de l'Histoire et à consigner certains récits ou secrets religieux mais ceux-ci restent indéchiffrables de nos jours contrairement à certains quipus de statistiques. De récentes découvertes ont démontré que les quipus étaient connus par les civilisations précolombiennes il y a près de 4 500 ans.
Toutes les constructions du Machu Picchu sont de style classique inca, c'est-à-dire avec les constructions ayant une surface légèrement plus importante à la base qu'au sommet, ce qui leur confère une bonne résistance aux séismes. Quelques rares murs sur le site sont composés de pierres parfaitement ajustées, mais l'ensemble des constructions est constitué, contrairement aux autres sites de la région, de pierres non ajustées. Les Incas ne faisaient pas usage de ciment sur leurs sites mais sur celui du Machu Picchu, la majorité des murs et des édifices sont constitués de pierres très irrégulières, disjointes et remplies de terre entre elles. Le granit des pierres utilisées pour la construction du site provenait de carrières éloignées, ce qui demandait une ingénierie très évoluée pour faire monter des blocs de pierre pouvant peser plusieurs tonnes jusqu'au sommet de la montagne.
En matière d'agronomie et d'hydrologie, les Incas avaient mis en place un système de canalisations assez complexe, dont on peut voir aujourd'hui une excellente manifestation à Ollantaytambo. Ils ont aussi hérité de très bons systèmes d'irrigation, légués par des cultures antérieures telles que les Nazca ou les Moches dans les parties littorales désertiques du territoire. Mais en matière agricole, c'est dans la façon d'exploiter les sols et de maîtriser un territoire apparemment inhospitalier que les Incas se sont illustrés : presque partout dans les parties andines, c'est-à-dire la majorité de leur territoire, les Incas ont développé des aqueducs, des canaux à étages longs de dizaines de km et des cultures en terrasse (les andenes), facilitant donc les récoltes et toutes les tâches agricoles. Une grande partie de ces cultures existe encore aujourd'hui et est toujours utilisée par les paysans et agriculteurs, les plus fameuses se situant dans la vallée sacrée des Incas ou près d'Arequipa. On suppose même que les Incas possédaient un véritable laboratoire agronomique, sur les terrasses de Moray : il s'agit de terrasses situées près de Cuzco, disposées en cercles concentriques, le centre du cercle étant le niveau le plus bas des terrasses. Les scientifiques modernes se rendirent compte que chaque niveau avait une température différente. Ceci aurait permis aux Incas d'étudier l'acclimatation des céréales, tubercules et autres plantes servant à leur alimentation. Ils purent faire des croisements et des améliorations de certaines familles.
Les terrasses de cultures de Machu Picchu apparaissent comme de grands escaliers sur le flanc de la montagne. Ce sont des constructions formées par un mur de pierre et un empilement de couches de matériaux divers (grandes pierres, pierres plus petites, fragments de roches, argile et terre de culture) qui facilite le drainage en évitant que l'eau puisse miner la structure (la région subit une forte pluviosité). Ce type de construction a permis que les cultures se poursuivent jusqu'au XXe siècle sans problème. D'autres terrasses de moindre largeur se trouvent dans la partie basse de Machu Picchu, tout autour de la cité. Ce sont des murs de soutien.
La voie de chemin de fer qui traverse la cité, donne à Aguas Calientes un air de ville du bout du monde .Nous reprendrons le train de nuit pour rejoindre l’hôtel qui nous attend à Ollantaytambo.
Ollantaytambo est située à 75 km au nord-ouest de Cuzcoet à 2792 m d'altitude.
Cette forteresse inca dont le nom signifie l'auberge d'Ollantay, du nom d'un guerrier, fut le siège de combats acharnés entre Incas et Espagnols, Manco Inca s'y réfugiant pour tenter de fédérer la résistance inca après la chute de Cuzco.
C'est l'un des seuls vestiges de l'architecture urbaine inca avec ses bâtiments, ses rues et ses patios. Dans la partie haute se trouvent les vestiges du temple, tout en porphyre rouge, les plus remarquables étant six blocs assemblés entre eux avec une grande précision par des blocs plus minces. Sur l'un d'eux on peut voir un signe serpentin en relief qui symbolise la Pachamama, la Terre-Mère.
Les blocs furent transportés et montés jusqu'au temple par un système de plans inclinés, depuis les carrières qui se trouvent à 6 km.
Le site archéologique inca de Písac est l'un des plus importants de la Vallée sacrée des Incas. Les ruines de Písac se trouvent sur une colline à l'entrée de la vallée. Les ruines sont réparties le long de la crête en 4 groupes : Pisaqa, Intihuatana, Q'Allaqasa, et Kinchiracay. Intihuatana comprend plusieurs thermes et temples, dont le Temple du Soleil. Q'Allaqasa, qui est construit sur un éperon rocheux dominant la vallée, est aussi appelé la citadelle. Le versant de la colline est strié de terrasses agricoles construites par les Incas et toujours utilisées. On peut très bien se rendre compte ici comment les incas ont réussi à mettre en culture les pentes abruptes des montagnes.
Avec ses constructions militaires, religieuses et agricoles, le site avait une triple fonction. On pense que Písac défendait l'entrée sud de la Vallée Sacrée, tandis que Choquequirao défendait l'ouest et la forteresse d'Ollantaytambo, le nord. On pense que les terrasses étroites qui se trouvent en dessous de la citadelle représentent l'aile d'une perdrix (pisac'a), qui a donné son nom au lieu.
On peut voir également à Písac des falaises percées d'excavations. Ces dernières étaient des tombes de villageois incas qui ont été pillées avant l'arrivée des archéologues.
Les Q'eros sont une ethnie situé à l'Est de Cusco au bord des Andes péruviennes. Ils vivent à 4200 m d'altitude dans les vallées glacières qui surplombent la forêt amazonienne. 98 % d'humidité et des températures inférieures à 0°c sont choses communes.
La difficulté d'accès de cette région les a préservés du métissage et des influences extérieures. Les traditions qu'ils ont conservées reflètent cette appartenance : depuis les glaciers jusqu'à la forêt amazonienne, les mythes et les rituels font vivre l'histoire d'un des seuls peuples connus qui vit sur un territoire couvrant trois écosystèmes aussi différents.
La précarité des ressources fait que les Q'eros doivent s'attacher la protection des dieux liés à la nature par des offrandes. Il faut conjurer l'aléatoire des gelées par des offrandes de feuilles de coca et d'alcool à la terre mère, la Pachamama, et aux montagnes tutélaires, les Apus. Ce rituel central reflète les incertitudes et les croyances des Q'eros.
Le goudron disparaît assez rapidement après Cuzco. La liaison qui nous mènera au départ de notre premier trekking se fait à vive allure sur des pistes poussiéreuses de plus en plus vertigineuses.
Après quelques heures de route et de pistes, nous prenons une pose bien méritée dans le joli village de Paucartambo.
Paucartambo est situé dans le dernier creux de montagne andin avant l'Amazonie à environ 03-04heures de route de la ville de Cusco.Dans quelques jours, le village d'ordinaire assez tranquille s'animera d'une effervescence particulière, car les 15 et 16 juillet, ce sera la fête de la Vierge del Carmen célèbrée dans le pays depuis les rives du Pacifique à Chincha.
Ici, ce sera un véritable carnaval populaire, les groupes de danses, dans leurs plus beaux costumes, masqués vont marquer la cadence et offrir leurs danses, leur fatigue, leurs chants à la Vierge.
Hommes et femmes des villages avoisinants ou bien plus lointains viendront bientôt présenter leurs hommages, leurs prières et leurs offrandes. Tandis que dans les cuisines de petites "Quintas", et autres petits restaurants et terrasses, salles transformées en salle de réunions pour les groupes d'artistes, de pèlerins prépareront de quoi revigorer les plus affaiblis par de la nourriture en quantité "gargantuesques"! Viandes, poissons, riz, pommes de terre de différentes sortes, maïs, fromage et plus encore de chicha, de bière ou d'alcool distillé "maison" ou acheté au "distilleur" local.
La piste devient de plus en plus chaotique et nous devrons nous arrêter à plusieurs reprises pour empierrer le chemin afin de pouvoir continuer notre route.
La présence de lamas solitaires est un indicateur fiable de l'élévation de l'altitude.
Enfin nous voici arrivés au départ de notre premier trekking. Il nous reste simplement à décharger les bagages et à nous restaurer un peu avant de nous mettre en marche. Nous ressentons déjà les effets de l'altitude et la fraîcheur très particulière de l'air.
Pendant que nous réglons les derniers détails de notre équipement, le bus s'éloigne nous abandonnant à notre hereux sort de nous trouver dans un endroit aussi fantastique.
Notre équipe logistique, manifestement très à l'aise à cette altitude, s'active énergiquement à bâter les chevaux, sous l'oeil un peu inquiet et surpris de quelques lamas.
Les camélidés andins constitue une famille composée de quatre espèces : le lama, l'alpaga, la vigogne et le guanaco. Les deux premiers sont domestiqués tandis que les deux autres vivent à l'état sauvage. On les retrouve principalement au Pérou, en Bolivie, en Argentine et au Chili, mais aussi en Équateur et plus rarement en Colombie. La famille des lamas est un élément essentiel de la culture andine. Depuis les peintures rupestres préhistoriques jusqu'aux céramiques de l'époque inca, on retrouve des représentations de cet animal sacré. Les camélidés sont associés à certaines cérémonies rituelles depuis l'époque précolombienne jusqu'à nos jours : sacrifices, offrandes de sang à la terre-mère et « bénédiction » des maisons. Les camélidés sont des herbivores, habitués à une végétation rare et ligneuse. Chacune des quatre espèces présente des caractéristiques propres.
Un peu de crème solaire à l'indice de protection très élevé et un dernier signe au bus qui s'éloigne et nous y allons!
Les petits murets, que nous rencontrerons souvent et qui dessinent, sur les pentes des montagnes, les cabanons de bergers et les limites des enclos, nous feront souvent penser à des oeuvres de "land art" , cette tendance de l'art contemporain qui utile le cadre et les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, rocher, etc.) exposés aux éléments, et soumis à l'érosion naturelle.
Les chevaux et les mules ont vite fait de nous rattraper car les premiers pas du trekking sont prudents, pour ne pas dire timides, puisque étant déjà à plus de 3000 Mètres, nous craignons les effets de l'altitude et du manque d’oxygène.
Au fil des lacets de ce col, les lamas et les alpagas, sont bien présents pour nous rappeler que nous ne rêvons pas et que sommes bien en train de marcher dans la mythique Cordillère des Andes, à laquelle plusieurs d’entre-nous ont rêvé petits en lisant « Tintin et le temple du soleil ».
Le chef des muletiers a quitté sa région de L’Ausangate, qui se situe à plusieurs jours de marche, pour nous rejoindre avec ses mules et ses chevaux pour assurer le portage et la logistique de notre trekking.
L’Ausangate, point culminant du Sud Est du Pérou, est un sommet très esthétique qui domine la Cordillère de Vilcanota. Son glacier est considéré comme l’une des principales divinités tutélaires des peuples du sud des Andes. Le massif dans sa globalité est vénéré par les communautés andines. A l’extrême nord - ouest de la Cordillère de Vilcanota, se tient chaque année la plus grande célébration andine. Le pélérinage du Qoyllur R’itti est le point de rencontre de milliers d’indiens venus prier l’apu (montagne sacrée) protecteur. Au pied du glacier : une église, témoignage du syncrétisme religieux très présent dans les Andes centrales.
Toutes les eaux du massif se déversent sur le versant est de la Cordillère des Andes et viennent enfler plus en aval le fleuve Amazone. La cosmologie andine voudrait que ces eaux reviennent à l’endroit de leur naissance par un chemin astral qu’on surnomme le “willkamayu”, aussi appelée la “voie lactée”.
Le lama
Le plus connu des camélidés est le plus utilisé par les populations andines. Domestiqué depuis plus de 5000 ans, il sert principalement de moyen de transport. Il peut porter jusqu'à 60 kg mais il ne peut pas être monté. Traditionnellement des caravanes de lamas assuraient le transport sur de longues distances pour les échanges économiques. Aujourd'hui, les caravanes sont davantage une attraction touristique. La viande de lama est consommée localement fraîche ou séchée (charqui). Sa laine est grossière, mais est utilisée pour le tissage. On compte une cinquantaine de couleurs différentes du blanc au noir en passant par toutes les tonalités de marron. Contrairement à la légende popularisée par Tintin, le lama crache rarement sur l'homme, mais il peut manifester son mécontentement envers ses congénères en postillonnant de la salive.
Cette rivière nous indique le chemin à suivre pour atteindre notre premier bivouac et non pas , comme le laisse supposer sa couleur « L'Eldorado », cette contrée mythique d'Amérique du Sud supposée regorger d'or. Ce mythe est apparu dans la région de Bogota en 1536.l a rapidement été relayé par les conquistadors espagnols qui y ont cru sur la base du récit du voyage de Francisco de Orellana par Gaspar de Carvajal, et dans le cadre du mythe plus ancien des cités d'or, qui était aussi largement diffusé à l'époque chez les conquistadores. Le mirage d'une contrée fabuleusement riche en or a alimenté sur près de quatre siècles une sanglante course au trésor. Les conquistadors n'ont pas trouvé l'Eldorado mais ils ont arraché aux Incas et aux Chibchas des monceaux d'or.
Point d’Eldorado au terme de cette première étape mais la satisfaction d’y trouver, déjà montées, de solides tentes jaunes dont nous apprécierons les qualités isolantes pendant les nuits froides des bivouacs d’altitude.
Cette première nuit a été glaciale pour certains. Et déjà, dés le thé réconfortant du matin, les participants échafaudent leurs prochaines stratégies pour mieux organiser leurs couchages les nuits suivantes.
Le soleil réchauffe doucement la terre et les hommes et pendant que le campement se démonte et que nos accompagnateurs harnachent les chevaux, les troupeaux d’alpagas et leurs bergers rejoignent leurs pâturages.
L’ombre étirée nous indique que le départ de ce deuxième jour de trekking est très matinal.
Ces petits cactus andins ont revêtu une "doudoune" en duvet pour se prémunir du froid.
L'alpaga
Légèrement plus petit que le lama, l'alpaga a une toison plus dense et une touffe caractéristique sur le front. Sa laine, beaucoup plus fine et soyeuse que celle du lama est très prisée dans l'industrie textile. On distingue généralement deux types d'alpaga : le Wakayo et le Suri. Ce dernier a une laine plus raide et longue (elle touche parfois le sol). Il est habituellement tondu tous les deux ans, parfois tous les ans. La laine des bébés alpaga fait l'objet d'une demande plus recherchée pour la confection de produits « haut de gamme ». La viande de l'alpaga est consommée sous forme de ragoût ou grillée.
Ce sourire jubilatoire est-il du à l’ivresse de l’altitude, à la beauté des paysages ou au contenu des deux gourdes de Martine ?
Une deuxième œuvre de "land art" de la galerie Q’eros.
Juste un petit pas devant l'autre.
Mais quelques petits pas seront encore nécessaires pour atteindre le somment du col. La marche dans ces conditions est une fantastique leçon d'humilité et de persévérance.
Un regard en arrière permet de mesurer le chemin parcouru depuis que nous avons quitté le camp ce matin.
Un amoncellement de pierres signale que nous sommes bien arrivés au col. Au loin quelques sommets enneigés se dévoilent.
Après quelques minutes de repos bien mérité, nous nous engageons assez rapidement dans la descente qui doit nous mener à un village..
L’arrivée dans ce village signifie que l’étape de la matinée se termine enfin.
Cette demi étape et le passage du col ont été éprouvants. Et après le repas, nous ne nous faisons pas prier pour entamer une sieste au soleil, affalés sur nos sac à dos.
Nous nous remettons en route un peu plus chaudement vêtus, car un brouillard frais monte de la vallée vers laquelle nous descendons.
Le combustible est quasiment absent dans cette région et les crottes séchées des camélidés sont récoltées précieusement pour alimenter les foyers.
Pour celui qui prend le temps d’y être attentif, la variété géologique des Andes est aussi un des plaisirs majeurs de cette randonnée.
Le brouillard s’épaissit de plus en plus. Nous apprendrons par la suite qu’il est du à la proximité de l’Amazonie toute proche.
Le bivouac de ce soir est agréablement situé entre deux rivières. Espérons qu’il fera un peu moins froid que la nuit précédente.
C’est toujours un moment très agréable, après une nuit froide, de se laisser doucement réchauffer par le soleil levant.
... et de savourer un thé brûlant devant sa tente.
Enza semble en pleine forme et heureuse de repartir ce matin.
Tout comme la géologie, la végétation nous signale que nous sommes sur un autre continent et dans l’hémisphère sud.
Nous continuons à descendre en longeant une jolie rivière et nous voyons apparaître les premières traces des villages Q’Eros.
Tout en bas nous voyons apparaître le village de Q'eros grande qui sera le terme de notre étape aujourd'hui.
Les Q'eros vivent dans l'un des endroits les plus reculés du Pérou. Le sol n'est pas très fertile, et les Q'eros vivent dans des logements modestes. Leurs maisons d'une pièce sont faites d'argile et de pierre naturelle avec des toits d'herbe dure.
Il y a 6 grands villages de Q'eros, pour 600 personnes et une moyenne de 6000 lamas et alpagas. La zone s'étend sur plusieurs climats, avec des altitudes de moins de 1800 m à plus de 4500 m. En fonction de la zone climatique, le maïs et les pommes de terre peuvent être cultivées, tandis que les lamas sont élevés dans les zones plus hautes.
Notre campement sera installé sur une esplanade juste à côté de l'école du village. Au cours des dix dernières années, des dizaines d'ONG péruviennes et internationales se sont engagées avec les Q'eros dans des efforts pour améliorer l'éducation, la santé, l'accès à l'eau potable et à l'électricité et à préserver leur patrimoine culturel. Les Q 'eros, plus que la plupart des communautés autochtones du Pérou, ont maintenu les traditions culturelles survivantes de l'époque pré-hispanique. Ces coutumes reflètent le système de croyance de la communauté andine et de son lien étroit avec la terre et les montagnes environnantes.
Les aînés de la communauté Q'eros attribuent la survie de la communauté lors de la conquête espagnole à la protection de leurs montagnes sacrées, les Apus, et la communauté continue à maintenir son identité et ses traditions en dépit de la portée croissante de la mondialisation.
La nuit tombe et la brume monte vers notre campement. Nous ne sommes qu'à 60 kilomètres à vol d'oiseau de l'Amazonie et ces nuages sont dus à l'air chaud et humide qui se refroidit en prenant de l'altitude.
La mystérieuse et fascinante Amazonie est là bas tout au fond derrière les nuages.
Avec un équipement dérisoire, notre cuisinier réalise des merveilles plusieurs fois par jour. Le pérou est réputé, en Amérique du Sud, pour sa gastronomie et pour la variété de ses produits.
Ce matin, nous allons devoir rebrousser chemin et reprendre le sentier que nous avons emprunté hier pour rejoindre le village.
Un paysan Q'eros et son fils viennent nous saluer amicalement.
Doucement, nous allons devoir remonter tout ce que nous avons descendu hier.
L'humidité de l'Amazonie est toujours bien présente derrière nous.
Au fil de notre progression vers le village où nous bivouaquerons ce soir, les rencontres avec les Q'eros se font de plus en plus fréquentes.
Enfin le village où nous allons pouvoir nous reposer après une longue ascension.
Le camp est monté au centre du village tout près du terrain de football.
Les femmes s'adonnent avec joie au foot pendant que les enfants s'occupent des plus petits.
Nous nous préparons à passer une nuit glaciale.
Difficile pour Philippe de s'extraire de la tente givrée.
Idem pour Laurence
Nous attendons impatiemment que le soleil vienne dégeler notre bivouac.
Les villageoises profitent de notre passage pour nous proposer quelques objets artisanaux.
En route pour la dernière journée de marche de ce trekking
L'achèvement imminent de deux routes dans les terres des Q'eros va bientôt permettre un accès sans précédent entre la communauté et le monde extérieur, apportant de nombreux avantages, mais aussi les menaces de l'exploitation minière, la perte de culture et d'exploitation touristique potentiellement destructrice.
Le temps se gâte. A cette période de l'année et à ces altitudes, nous pouvons rencontrer les quatres saisons en une seule journée.
Nous rejoignons la route qui doit nous conduire à notre point de rendez-vous avec le bus qui va nous ramener à Cuzco.
La neige fondante commence à tomber.
Nous sommes au point de rendez-vous avec le bus et le temps se gâte de plus en plus
Heureusement l'attente sous la neige fondante n'aura pas été trop longue.
Notre premier trek se termine à Cuzco. Une bonne douche chaude, un Pisco ou deux (le Pisco est la boisson nationale dont les péruviens sont à la fois friands et fiers), un bon repas et demain matin nous repartons pour la ville thermale de Larès, point de départ de notre deuxième trekking.
Cette région peu visitée offre au marcheur la possibilité d’aller à la rencontre des paysans des Andes, vêtus de leurs traditionnels ponchos très colorés. Ceux-ci vivent toujours avec de nombreuses coutumes datant du temps des Incas.
Notre chemin passera au milieu de petits villages aux maisons aux toits de pierre entourés de troupes de lamas et alpagas. Le village de Lares est un des plus pittoresques de la partie sud de Cusco. A l’intérieur des maisons, le cuy (cochon d’inde des Andes) est élevé de manière traditionnelle.
La vallée de Lares est reconnue pour la haute qualité de ses costumes hauts en couleurs et de ses caractéristiques chapeaux renversés. Beaucoup de marchés artisanaux de Cusco et de la Vallée Sacrée sont alimentés avec les produits fabriqués dans la région.
Nous sommes partis très tôt ce matin de cuzco pour le trajet de liaison qui doit nous conduire à Larès.Au fur et à mesure que la route s'élève vers le col que nous devons franchir, le temps se gâte de plus en plus.
Cette fois, à plus de 5000 mètres la neige est au rendez-vous et un encombrement de véhicules nous empêche de franchir le col.
La route enfin dégagée, nous devrons franchir quelques lacets verglacés et délicats avant de retrouver un goudron relativement plus sécurisant.
Enfin arrivés à Larès après de nombreuses émotions, nous débarquons notre matériel de bivouac près des sources d'eau chaude.
Nous pourrons profiter de sources chaudes naturelles, où nous nous relaxerons dans une eau entre 28 et 36 °C.
Grâce à la proximité des sources d'eau chaude, cette nuit a été nettement moins froide que les précédentes.
La configuration du début de ce deuxième trekking sera très différente du précédent.
Des sentiers très agréables et bordés d'une magnifique végétation nous permettrons pour la première fois de pratiquer une marche méditative et solitaire, très appréciée des participants.
Après nous être regroupé à mi-chemin de cette première matinée pour partager nos impressions de cette marche méditative, nous continuons en groupe un tronçon qui devient plus raide.
Le midi, nous avons l'agréable surprise de trouver la tente qui sert de cuisine et le repas déjà préparés.
Après une petite sieste au soleil, nous nous remettons doucement en marche sur un chemin qui continue à s'élever régulièrement en pente douce cette fois.
Comme la plupart du temps depuis le début du voyage, le temps se couvre en fin de journée et la température chute rapidement.
Ces premières habitations augurent de la fin de l'étape.
Le campement nous attend dans un endroit magnifique mais rude.
L'orientation du camp, nous laisse espérer un magnifique lever de soleil, demain matin, sur ce massif.
Le pari est gagné, c'est splendide!
Splendide mais encore glacial !
Roberto, le fils du chef muletier accompagne son père pour apprendre les lois de ce dur métier et force notre respect et admiration pour son énergie, son courage et son endurance.
Le papa ne se départit jamais de son magnifique chapeau traditionnel.
Des villageoises nous invitent à découvrir leurs magnifiques tapis de laine teintés avec des colorants naturels.
Un des moments les plus agréables de la journée est de pouvoir se réchauffer aux premiers rayons du soleil le matin.
Les marchandes de tapis repartent vaquer à leurs occupations habituelles...
... Tandis que notre groupe se remet doucement en marche et quitte le village.
Ce matin le terrain est encore propice à la marche solitaire et méditative.
Dés que la pente s'élève, nous nous regroupons naturellement.
Ces zones géométriques plus sombres, que nous traversons sont des champs labourés pour la culture des pommes de terre.
Une autre oeuvre de Land Art.
A chaque rencontre, Martine n'hésite jamais à pratiquer avec beaucoup de plaisir son espagnol.
La neige et notre souffle plus court, sont d'excellents indicateur de l'altitude qui continue à s'élever.
Enfin le col!
Il nous faudra une heure de marche pour atteindre les rives de ce lac qui nous parait pourtant si proche et où nous attend notre équipe pour le repas de midi.
Le repas terminé c'est une longue descente qui nous attend jusqu'au prochain village qui marquera la fin de l'étape.
Le campement est monté près de l'école du village. Après une conversation très agréable avec les institutrices pierre distribue ses stylos.
Le soleil est au rendez-vous ce matin pour notre dernière journée de marche.
Au cœur de ces terres quechuas, les habitants portent quotidiennement leurs vêtements traditionnels.
Petite conversation entre femmes avant le petit déjeuner.
Ce n'est pas sans regret que nous quittons ce village et ses habitants.
Mais la beauté des paysages de cette dernière étape nous consolera rapidement.
Nous attaquons doucement le pied du dernier col.
Après ce col, ce sera la longue descente vers le village où nous retrouverons la route et notre taxi.
Voilà ! Le deuxième trekking de la vallée de Larès est terminé.
La route qui nous ramène vers Cuzco nous permet de rencontrer un groupe de femmes participants à la réfection de la route selon une tradition, appelée Mit'a, héritée de l'organisation sociale des Incas. Mit'a était en fait un sorte d'hommage au gouvernement Inca sous forme de travail, c'est-à-dire des corvées seigneuriales. Dans l’empire Inca, le service public était nécessaire aux projets communautaires comme la construction de leur réseaux routiers. Le service militaire était aussi obligatoire. Tout citoyens étant capable de travailler étaient priés de le faire pour un nombre défini de jours par année.
Nous resterons encore quelques jours à Cuzco. Une ville particulièrement agréable tant pour ses musées, son mode de vie agréable et son magnifique marché dont nous ne nous lasserons pas.
La gastronomie péruvienne est parmi les plus diversifiées au monde, comme en témoigne le fait qu'elle aurait le plus grand nombre de plats au monde et, selon plusieurs études serait l'équivalente en richesse des cuisines française, créole, chinoise ou amérindienne.
Le Cuy ou cobaye commun était un mets fort apprécié des anciens péruviens. Des cobayes ont été retrouvés en tant que nourritures dans des tombes au Pérou. Le cobaye, notamment le Cuy chactao, est toujours un plat réputé dans la cuisine péruvienne où plusieurs millions de cuyes (ou cavias) sont consommés annuellement. Sa présence dans la culture populaire locale est telle que selon une représentation picturale réalisée dans la cathédrale de Cuzco le dernier repas ou Cène servi aux apôtres de Jésus est un plat de cobaye. Ces animaux sont utilisés également pour absorber les mauvais esprits lors des rituels de guérisons traditionnelles. Manger du « cuy » noir guérirait.