Djebel Sagho (Maroc)

avril 2009

Dessiner le monde avec le cerveau droit

© Denis Delpire

C’est à l’occasion d'un précédent « Marcher pour progresser » dans le désert du Sinaï,auquel participait Denis Delpire architecte et dessinateur  que l'idée nous est venue, d’organiser ensemble un prochain voyage sur le thème de l'apprentissage du dessin par le cerveau droit. Nous avons profité de notre voyage au Ladakh en juillet 2008 pour tester l'idée sur le terrain.

Pendant cette semaine de randonnée au Maroc, Denis Delpire nous a appris à regarder « autrement » et à dessiner le monde qui nous entoure en se basant sur la méthode d’apprentissage du dessin mise au point par Betty Edwards dés la fin des années 70. L'objectif à la fin de ce voyage était de réaliser un carnet de voyage collectif avec les dessins des participants.

Le stage de dessin avec le cerveau droit a enrichi tout naturellement les outils habituels de « Marcher pour progresser » ...

Le Djebel Sagho

Il y a quelques millions d’années le Maroc s’est doté d’un petit massif montagneux bien isolé entre la chaîne des Atlas et les étendues du Sahara : le djebel Sagho

© Yseut Thieffry

Dernière chaîne de montagnes avant le désert, le Djebel Sagho, très désertique et très rude, est toujours parcouru par les nomades Aït Atta une des grandes confédérations berbères du sud. Guerriers et pasteurs, ils vivaient de l'élevage de leurs troupeaux, des caravanes et de razzias. Le changement de mode de vie, la réduction de leurs terrains de transhumances, la route et les camions, et le développement de plus en plus important de l'élevage sédentaire, associés à la sécheresse qui a frappé le Maroc pendant plusieurs années ont contribué à les paupériser, et les anciens seigneurs sont aujourd’hui parmi les marocains les plus pauvres.

Offrant des ambiances et des décors très variés, le djebel Sagho, d’origine volcanique, est sculpté depuis la nuit des temps par l’érosion: massifs tabulaires, pitons basaltiques ordonnés en grandes orgues surdimensionnées, gorges tailladant la roche patinée où quelques palmiers doums assurent de rares touches de verdure.

Marrakech

L'arrivée à l'aéroport de Marrakech

L'incontournable visite de la place Jemâa el-Fna...

...et évidemment du Souk

La place Jemâa el-Fna vue de la terrasse du café de France

A travers les ruelles du souk nous rejoignons le Riad Dar Mimoum

Un peu de confort avant le trekking...

...et demain on y va les filles!

Liaison Marrakech / Djebel Sagho

Nous quittons très matinalement l'Hôtel Majorelle pour une longue liaison à travers le Haut Atlas pour rejoindre la vallée du Dadès et le Djebel Sagho

Le passage du col du Tizi-N-Tichka

Premiers dessins

© Lizzie Stengele

© Pierre Ramaut

© Yseut Thieffry

© Martine Michel

Le principe du dessin avec le cerveau droit

Le principe de base de la méthode de Betty Edwards est le suivant : il est possible d'apprendre à dessiner en adoptant une nouvelle manière de voir, c'est-à-dire en faisant appel aux fonctions spécifiques de l'hémisphère droit du cerveau.

L'aptitude au dessin d‘un individu vient peut-être essentiellement de sa faculté d’adopter une manière inhabituelle de traiter les informations visuelles, c'est-à-dire l'aptitude à passer d'une méthode verbale et analytique appelée « mode cerveau gauche » à une méthode spatiale et globale « mode cerveau droit ».

La clé de l'apprentissage du dessin consiste à créer les conditions favorables de conversion mentale vers un mode différent de traitement des informations. C’est cet état de conscience légèrement modifiée qui vous permet de voir correctement.

Le dessin : un état de conscience

Cet état de conscience légèrement modifié, cette sensation de transport que la plupart des artistes éprouvent lorsqu'ils dessinent, peignent, sculptent ou exécutent une œuvre d'art, ne vous est pas totalement étranger car c’est l’état de conscience recherché dans la pratique de la sophrologie et des techniques de méditation.

Les exercices de dessin proposés par Denis Delpire sont doublement bénéfiques : vous accédez d'abord délibérément à la moitié droite de votre cerveau et vous adoptez un mode de conscience légèrement modifié, qui permet de voir les choses différemment. Ces deux conditions permettent de bien dessiner.

De nombreux artistes ont déclaré voir les choses différemment tandis qu’ils dessinaient et ils ont fait état d'une légère modification de leur état de conscience. Dans cet État subjectif modifié, les artistes prétendent se sentir transportés, « en parfaite communion avec l'œuvre », capables de saisir des rapports qu’ils ne sont pas capables de percevoir ordinairement. La notion du temps s’émousse et les mots échappent à la conscience. Les artistes se disent alertes et conscients tout en étant sereins et libres de toute anxiété, en proie à une activation mentale passionnante, presque mystique.

Dans ce contexte le dessin n'est qu'un moyen et pas une fin. En apprenant à dessiner, vous apprenez à voir différemment et, pour reprendre l'expression lyrique de l'artiste d'Auguste Rodin, "vous apprendrez à devenir le confident de la nature, à éveiller votre regard au langage merveilleux des formes, et à vous exprimer dans ce langage".

En dessinant, vous explorez une partie de votre esprit trop souvent obscurcie par les détails infinis de votre vie quotidienne. Le dessin, aussi agréable et satisfaisant soit-il, n'est jamais qu'une clé permettant d'ouvrir la porte vers d'autres horizons.

Après Ouarzazate nous laissons le Haut Atlas enneigé derrière nous.

Nous quittons la route goudronnée de la vallée du Dadès pour entrer dans le Djebel Sagho dont le relief se profile à l'horizon.

© Yseut Thieffry

Tagdit, départ de notre randonnée

© Renata Vanheyken

Denis profite de cette soirée en gîte pour nous donner ses premiers exercices de dessin avec le cerveau droit.

Les premiers pas du trekking se feront doucement car un dénivelé important nous attends aujourd'hui.

© Yseut Thieffry

© Denis Delpire

© Denis Delpire

© Yves Cardoen

© Yves Cardoen

Le premier bivouac est enfin en vue après une longue journée de marche qui nous a fait passer de 1500 m à 2300 m.

© Yseut Thieffry

La séance de sophrologie qui a précédé le cours de Dessin de Denis a manifestement ouvert la créativité d'Yseut pour cet exercice "cerveau droit".

Notre gardien nous protège des meutes de chiens errants qui s'en prennent parfois aux randonneurs dans le djebel Sagho.

Il fait un peu frais ce matin à cette altitude.

C'est la troisième fois qu'Ali notre excellent cuisinier accompagne "Marcher pour progresser".

© Yves Cardoen

Le Djebel Sagho est le lieu de nomadisation des Aït Atta, qui se réfugient là, en hiver, avec leurs troupeaux, chassés du Haut Atlas par la neige. Ils campent sous de grandes tentes en poils de chèvres, dans les meilleurs coins de pâture, couverts d’alpha. Les Berbères Aït Atta furent les derniers à résister aux troupes françaises qui pacifiaient le protectorat marocain entre les deux guerres.

© Vincent Blancke

© Christèle Calozet

© Yves Cardoen

Les Aït Atta élèvent aussi, dans le djebel Sagho, des dromadaires qui partiront ensuite "faire carrière" dans le grand sud marocain.

Notre guide Abdel prend la pose pour un rapide exercice de portrait.

© Pierre Ramaut

© Lizzie Stengele

Renata n'en revient toujours pas d'être arrivée jusqu'ici et mesure le chemin accompli.

© Vincent Blancke

© Yves Cardoen

Nous passons sur le versant saharien (côté vallée du Draa) du Djebel Sagho et le paysage change complètement.

© Yseut Thieffry

Offrant des ambiances et des décors très variés, le djebel Sagho, d’origine volcanique, est sculpté depuis la nuit des temps par l’érosion: massifs tabulaires, pitons basaltiques ordonnés en grandes orgues surdimensionnées, gorges tailladant la roche patinée.

© Yves Cardoen

Paysages lunaires de plateaux, de pics, de canyons, de forêts de pitons, immensité des espaces, annoncent le Sahara.

Situé dans l’ANTI-ATLAS, précédant les grandes étendues sahariennes, ce massif est un mélange de terrains très ancien, précambriens et primaires et de terrains volcaniques. Le principal attrait de ce vieux massif tourmenté est la variété de ses paysages due à une géologie exceptionnelle: plateaux immenses et déchiquetés, hautes falaises et gorges profondes, paysages lunaires de pics, chicots et culots volcaniques effilés.

© Yves Cardoen

© Christèle Calozet

© Christèle Calozet

© Françoise robellaz

© Denis Delpire

© Yves Cardoen

Afin d'éviter une piste sur le plateau fréquentée par les 4x4 et les camions, notre guide Abdel nous invite à emprunter un magnifique canyon.

© Yseut Thieffry

© Françoise robellaz

© Lizzie Stengele

© Renata Vanheyken

© Denis Delpire

© Renata Vanheyken

© Yves Cardoen

Du Sagho au Haut Atlas, les tribus nomades se partagent d’immenses territoires de transhumance, fruit d’une alliance ancestrale entre les grandes tribus berbères Aït Atta.

© Martine Michel

© Yves Cardoen

© Lizzie Stengele

© Renata Vanheyken

© Yseut Thieffry

© Renata Vanheyken

© Christèle Calozet