François Pelletier
En fouillant dans une boutique de livres usagés, comme je le fais souvent, mon regard a été attiré par un livre particulier. Il s'agit de "Secret to Hunza Superior Health", Écrit en 1989 par Carl Classic. Je connaissais le peuple Hunza pour en avoir entendu parler brièvement lors de mes nombreuses lectures sur la santé. La lecture de ce livre m'a fasciné.
Je me propose ici de vous présenter brièvement le peuple Hunza, ainsi que les dix secrets qui leur ont permis de se maintenir dans une santé prodigieuse et ce, jusqu'Ã un âge avancé. Si je désire en parler ici, sur un site voué à l'étude de la simplicité volontaire, c'est que j'ai découvert à la lecture de ce livre, que conserver une excellente santé est sans doute beaucoup plus simple qu'on essaie parfois de nous le faire croire.
Les Hunzas sont un peuple qui vit dans les montagnes, au nord du Pakistan. Ils sont réputés pour ne pas connaitre la maladie, la fatigue ou les maux de tête. Ils vivent couramment jusqu'à plus de cent ans, maintenant leurs capacités physiques, mentales et sexuelles pratiquement intactes. A tout âge, ils travaillent, agissent et pensent comme lorsqu'ils avaient trente ans. Il n'est pas aisé de savoir ce qui est vrai et ce qui est légende concernant les Hunzas. Mais une chose est certaine, ils ont une longévité et une santé exceptionnelles, conditions suffisantes pour en faire un sujet d'étude intéressant. Pourquoi sont-ils tellement en santé? D'abord, il est important de signaler que les habitudes de vie des Hunzas ne leurs ont pas été inspirées par les dieux et n'ont pas non plus été découvertes à force de recherches scientifiques. La condition de vie même dans laquelle se trouve ce peuple les a amené à agir comme ils le font, simplement, sans trop y penser. Vous comprendrez mieux ce dont je parle en lisant la suite. Commençons donc, ensemble, l'exploration des dix facteurs clés qui expliquent la santé exceptionnelle des Hunzas.
L'air est un des éléments les plus vitaux à la survie de l'être humain. Sans air, nous ne pouvons survivre que quelques minutes. Les Hunzas ont la chance de vivre dans les montagnes, loin de toute "civilisation" susceptible de polluer leur air. La qualité de l'air qu'ils respirent chaque jour est donc exceptionnelle. Etant donné qu'ils vivent et travaillent majoritairement à l'extérieur, ils respirent chaque jour une grande quantité d'air frais et pur qui oxygène chacune de leurs cellules. Sans déménager à la campagne ou en montagne, nous pouvons nous assurer de respirer de l'air frais de deux façons: en passant du temps dans la nature le plus souvent possible, et en nous entourant de plantes! Les plantes sont reconnues pour leurs capacités de filtrer l'air de ses polluants. Ayez donc une abondance de plantes au bureau et à la maison. Ne vous gardez pas non plus pour ouvrir les fenêtres fréquemment afin de changer l'air vicié de l'intérieur pour du nouvel air bien frais de l'extérieur.
L'eau est sans doute le deuxième plus important élément à la survie de l'être humain. Le corps en est constitué à plus de 85%. C'est donc l’élément de construction principal et nous ne pouvons vivre plus que quelques jours sans eau. Les Hunzas puisent leur eau dans des sources qui coulent des montagnes enneigées. Cette eau est filtrée naturellement par la végétation, la pierre et le sol. C'est donc une eau de qualité exceptionnelle, non-polluée et chargée de minéraux. De plus, cette eau sert également à arroser les cultures, ce qui ajoute à la qualité des aliments qu'ils cultivent. L'eau du robinet que nous buvons est chargée de produits chimiques destinés à tuer les bactéries qui pourraient s'y trouver. L'eau d'un puits artésien semblerait plus indiquée, plus pure, mais il n'en est plus ainsi. Les produits chimiques répandus au sol pour l'agriculture et autres activités se fraient un chemin jusqu'à la nappe phréatique d'où nous puisons l'eau du puits. Elle n'est donc plus aussi pure qu'avant. Les deux dernières alternatives sont l'eau de source et l'eau distillée. Laquelle utiliser? Les experts ne s'entendent pas sur ce point. Je crois que l'eau la moins transformée, la plus naturelle possible est sans doute un choix judicieux. A vous de choisir!
En plus de l'air et de l'eau, notre corps a besoin de nourriture pour se construire, se réparer et bouger. Je vous parlerai ici non pas de ce que devrait être l'idéal en alimentation, mais plutôt des habitudes alimentaires qui permettent aux Hunzas de conserver une santé exceptionnelle. Comme la montagne ne leur offre que peu de pâturages, les Hunzas gardent peu d'animaux et mangent très rarement de la viande. Les grains constituent une bonne part de leur alimentation. Comme la saison chaude est courte, ils ne peuvent se permettre de donner du grain à la volaille. Le poulet et les œufs sont donc assez rares également. Le mode de vie "primitif" qu'ils pratiquent ne permet pas d'ajout de produits chimiques dans la nourriture. Le grain leur sert à fabriquer un pain de grain entier qui ressemble à une pâte à pizza - le "Pain Hunza". En plus du grain, les Hunzas cultivent une variété de légumes, fruits, laitues et herbes diverses. Leur diéte se compose donc de mets végétariens à 98%. Les Hunzas utilisent très peu la cuisson et la plupart des aliments sont consommés crus, comme la nature les présente. De nombreuses recherches ont démontré les vertus d'un régime à base de végétaux crus. En résumé donc, une alimentation principalement végétarienne, composée d'aliments crus variés, de grains entiers, noix et légumineuses semble assurer le maintien de la santé des Hunzas. Signalons que tout ce qu'ils consomment est "biologique", non transformé, et non additionné de substances chimiques.
Dans les montagnes de la région du Hunza, il faut travailler dur pour se procurer de quoi manger. Il faut d'abord parcourir des kilomètres de sentiers montagneux pour arriver aux champs. Les Hunzas cultivent selon une méthode dite "en plateaux", car la montagne ne leur permet pas de cultiver de grands champs plats. Ils ne disposent pas non plus de machinerie, qu'ils auraient de toute façon bien du mal à déplacer entre les champs. Tout le travail se fait donc à la main. Aucune distinction n'est faite en ce qui concerne le travail - jeunes et vieux, hommes et femmes, travaillent tous quotidiennement à cultiver les champs. Depuis les hommes des cavernes, l'humain a a été très actif physiquement, n'ayant d'autre choix pour assurer sa subsistance. L'homme moderne est souvent assis, pendant que des machines cultivent les champs, ailleurs, quelque part. Ce manque d'exercice entraine de nombreux problèmes de santé dont l'obésité, qui est un véritable fléau en Amérique du nord. N'ayez pas peur de bouger. Si vous n'occupez pas un emploi qui vous permette de bouger physiquement, profitez de chaque occasion qui vous est donné dans la journée pour faire de l'exercice. Marchez, courrez, jardinez, grimpez les marches rapidement, portez vous-même vos sacs à l'épicerie, stationnez plus loin au supermarché. Nul besoin de vous abonner à un centre de conditionnement physique coûteux, vous pourrez trouver des occasions partout dans votre quotidien pour bouger et ne vous sentirez que mieux. N'oubliez pas non plus les sports "gratuits" (ou presque) tels que la bicyclette, la marche en forêt, la course à pied etc. Grimpez aux arbres, faites des pirouettes dans le gazon - amusez-vous, et bougez comme quand vous étiez petits!
Les Hunzas ne se posent jamais de questions sur les heures de sommeil idéales. Depuis toujours, ils se couchent à la tombée de la nuit et se lèvent , au lever du soleil. Leur esprit est libre et clair et ils dorment profondément une moyenne de six heures par nuit. S'il arrive qu’ils ressentent de la fatigue dans la journée, ils font une courte sieste, tout simplement. Essayez pendant quelques temps de vous accorder au rythme de la nature, en vous couchant à la tombée de la nuit, et en vous levant avec le soleil. Voyez comment cela modifie votre niveau général d'énergie. Profitez-en pour regarder le soleil se lever - un plaisir presque divin tant il est simple et pur. Lorsque vous ressentez de la fatigue, écoutez votre corps et faites une pause ou même un petit somme. Votre corps sait combien de repos il requiert. Faites-lui confiance.
De nombreuses études ont démontré l'effet du soleil sur la santé physique et mentale de l'^être humain. L'être humain privé de soleil tend à devenir déprimé plus facilement qu'un autre, qui reçoit quotidiennement de la lumière solaire. Les Hunzas vivent majoritairement à l'extérieur et bénéficient donc d'une lumière naturelle abondante. Plusieurs d'entre nous ont adoptés un rythme de vie qui fait en sorte que nous passons de belles journées ensoleillées à l'intérieur dans un bureau climatisé et éclairé par des néons, pour ensuite en sortir le soir, quand le soleil se couche. Profitez des moments que vous avez pour sortir dehors, prendre de l'air frais et de la lumière solaire (même lorsque les nuages voilent le soleil). Voyez comment cela influence votre moral et votre teint. Je ne parle pas ici par contre de "faire la crêpe" au soleil pour vous bronzer la peau. Nous savons tous les effets d'une surexposition au soleil. Je parle ici simplement d'une exposition modérée, quotidienne à la lumière naturelle du soleil.
Le climat et la géographie du Hunza rendent difficile l'agriculture, et il arrive que la nourriture vienne à manquer pour de courtes périodes, fréquemment au printemps avant la première récolte. Plutôt que de lutter, les Hunzas ont établi un jeûne annuel A cette période. Le corps réagit à l'absence de nourriture en puisant dans les réserves de tissus gras et en nettoyant l'organisme des déchets qui y sont accumulés. L'organisme n'étant plus occupé à digérer, il peut alors concentrer son énergie vers des activités de purification et de nettoyage. Dans une société telle que la notre ¹ les abus alimentaires sont chose courante, un jeûne occasionnel constitue un moyen efficace de purifier l'organisme - de le désengorger. Je ne parlerai pas plus longtemps de la manière et des vertus du jeûne. Il existe une littérature abondante sur le sujet de même que de nombreux sites sur l'internet.
Une étude sur le peuple Hunza a révélé que la grande majorité des adultes âgés de 80 ans et plus étaient mariés et l'avaient été toute leur vie. Toute leur vie durant, ces couples bénéficient de l'amour, du support et de l'affection de leur conjoint. Une autre étude effectuée sur des adultes âgés de 80 ans et plus a démontre que ceux qui avaient cessés de se sentir utiles et aimés mourraient peu de temps après. Chez les Hunzas, les adultes les plus âgés vivent invariablement avec leur famille. Il est courant de voir trois ou même quatre générations vivant sous un même toit. L'adulte le plus âgé y occupe une place de choix, étant considéré comme source de sagesse, d'expérience et de bon conseil. La parole d'une personne âgée est donc prise très au sérieux. Il n'y a pas non plus de retraite chez les Hunzas. Tout le monde participe activement à la bonne marche de la communauté, et est donc utile toute sa vie. Le plus étonnant, c'est que les Hunzas conservent la plupart de leurs facultés physiques, mentales et sexuelles jusqu'à un âge très avancé. Est-ce le cas dans nos sociétés dites évoluées ? Comment faisons-nous sentir à nos proches qui vieillissent qu'ils sont aimés, utiles et importants? Doit-on voir un lien entre le traitement que nous réservons à nos personnes âgées et le décrépissement rapide de beaucoup d'entre eux? Je vous laisse juge de ces quelques questions.
Vous serez sans doute d'accord avec moi si je vous dis qu'une vie passée dans une région montagneuse, entourée de végétation, dans calme ,l'air frais et la simplicité est très réduite en stress. Une alimentation saine, un sommeil régulier et réparateur, une bonne dose de lumière naturelle - tous ces éléments contribuent à faire des Hunzas un peuple calme et en santé. Dans de telles conditions, qui ne voudrait pas vivre jusqu'à plus de cent ans? En comparaison, nos vies sont remplies de stresseurs qui nous pressent . La journée typique de beaucoup d'entre- nous est une succession d'événements stressants: se lever à l'heure pour aller travailler, se vêtir convenablement pour le contexte de notre travail, se frayer un chemin dans le trafic, terminer la besogne en retard, préparer le souper pour les enfants, accomplir les tâches ménagères dans la soirée, négocier avec le conjoint qui, lui aussi est fatigué de sa journée. Prenez du temps chaque jour pour simplement être. Appréciez l'environnement autour de vous. Respirez, faites de la méditation, du tai chi, ou n'importe quoi d'autre pour réduire le stress dans votre vie. Voilà le secret d'une vie longue et agréable.
Nous avons été conditionnés à vivre dans l'avoir plutôt que dans l'être. Ainsi, nous voulons toujours plus de biens, de confort, de services, etc... Mais en y regardant bien, avoir plus ne donne souvent pas le résultat escompté. Nous pourrions croire que celui qui possède beaucoup de biens en désire moins, puisqu'il en a amplement. Pourtant, c'est souvent l'inverse qui se produit - plus on en a, plus on en veut. Cette course sans fin ne semble pas aboutir au bonheur véritable et durable que nous recherchons. Les médias et la publicité nous tiennent continuellement informés des derniers biens et services à la mode dont nous avons apparemment besoin. Nous finissons par croire que nous serons malheureux tant que nous n'aurons pas ceci ou cela. Les Hunzas possèdent très peu de choses - non par choix, mais parce qu'il n'y a tout simplement que peu de choses disponibles. L'influence des médias et de la publicité ne les a pas atteint car aucun moyen moderne de communication était disponible jusqu'à récemment. Possédant tous à peu près la même chose - c'est-à -dire pas grand chose - le désir de possession est passablement réduit chez les Hunzas. Ils partagent tous avec nous sans doute le plus grand cadeau: cette planète qui nous nourrit, nous abrite et nous ravit de sa beauté infinie. Cessez de vouloir posséder toujours plus. Vous êtes déjà riche. Concentrez-vous sur quelque chose de plus grand encore: être.
Mon intention ici n'était pas de rédiger un traité de médecine ou de nutrition, ni de prétendre offrir la meilleure voie vers la santé parfaite. Je crois cependant que nous rejetons parfois du revers de la main des modes de vie que l'on qualifie de "primitif" ou "dépassés", en oubliant que ces modes de vie nous ont permis de survivre plusieurs milliers (millions?) d'années en harmonie avec notre belle planète. Peut-on en dire autant de nos modes de vie dits "modernes"?