Hoggar, Atakor et Assekrem (Algérie)

novembre 2008

Le Hoggar

Le Hoggar (du berbère Ahaggar) est une chaîne de montagnes du Sahara dans le sud de l'Algérie. Elle est située juste à l’ouest de Tamanrasset, son point le plus haut culminant à 2.918 mètres est le mont Tahat. Le Hoggar est essentiellement constitué de roches volcaniques. Le climat y est très chaud en été, et il peut y geler les nuits d’hiver. Les pluies sont limitées et sporadiques. Du fait d’un climat moins extrême que le reste du Sahara, le Hoggar est un important refuge pour certaines espèces animales et végétales. D’un point de vue écologique, il peut être différencié du reste du Sahara.

Liaison Tamanrasset / Atakor

L’Atakor

Dans le Hoggar, au nord de Tamanrasset, l'Atakor est un plateau volcanique de forme presque circulaire dont la hauteur moyenne est de 2000 mètres.L'Atakor est le massif le plus élevé du Hoggar. Hérissé de pitons renommés qui culminent à 2900 m près du sommet de l'Assekrem, il offre une variété étonnante de formes et de couleurs. Au fond des canyons se nichent des Gueltas, vasques naturelles d'eau limpide, et des gravures rupestres, témoins de la civilisation millénaire du Hoggar. Ces sommets sont constitués par d'anciennes cheminées de volcans dégagées par l'érosion.

C'est à pied que l'on peut vraiment percevoir toutes les subtilités, les nuances de l'Atakor. L'Atakor, cœur du Hoggar, extraordinaire chaos géologique. C'est avec émotion que l'on pénètre à travers ses parois éclatées, ses tuyaux d'orgues, ses pics, pitons aux couleurs d'ocre. Pour les Touareg, l'Atakor, c'est le "crâne" du Hoggar.

L'ermitage du père de Foucauld à l'Assekrem

Charles, Eugène de Foucauld de Pontbriand était un viveur lassé des excès de toutes sortes, expérimentés de longues années. Ce vicomte de noblesse périgourdine, né en 1858, a perdu ses parents à l’âge de 6 ans et fut élevé par son grand-père. Ayant besoin de discipline, il a choisi l’armée mais il en démissionne en 1882 après avoir été renvoyé pour mauvaise conduite puis réintégré. Lors de son exploration solitaire du Maroc en 1883, le vicomte de Foucauld, chrétien déguisé en Juif, avait apprécié l’Islam qui lui avait paru une religion simple et ardente, créant de vrais croyants. Aidé par l’exemple de sa cousine, et de l’abbé Huvelin, prêtre pédagogue qui le confessait, il avait retrouvé la foi de sa tradition et approfondi sa vocation. Il pèlerine en Terre sainte en 1888, entre à la Trappe en 1890 pour la quitter sept ans plus tard afin de se faire ermite chez les Berbères.

Aussi excessif dans le dépouillement qu’auparavant dans le monde, sa vie en Afrique du nord lui avait appris que les biens et les richesses ne comptent pas, mais seulement la profondeur morale et les raisons de vivre. Il s’installe en 1904 à Tamanrasset pour évangéliser. Entre 1904 et 1905, il commence ses tournées « d'apprivoisement ». Accompagnant des colonnes de militaires qui nomadisent à travers le désert, il prend contact avec les populations du sud ou du Sahara central. Son périple le mène de Béni-Abbès à Adrar, In Salah, Aoulef, el Goléa, et Ghardaïa. Durant les marches, il apprend le tamahaq (idiome des Touaregs) et entreprend une traduction de l'Évangile en cette langue.

Il fait construire l’ermitage de l’Assekrem en juillet 1910 pour être loin du tumulte mais proche des hommes, accessible à tous et seul avec Dieu. De juillet à décembre 1911, pour suivre les Touaregs qui y ont mené leurs troupeaux en raison de la sécheresse persistante ailleurs, il séjourne à l’Assekrem, plateau au cœur du Hoggar. Il y rédige son testament : « Je désire être enterré au lieu même où je mourrai et y reposer jusqu'à la résurrection. J'interdis qu'on transporte mon corps, qu'on l'enlève du lieu où le bon Dieu m'aura fait achever mon pèlerinage. »

Celui qui voulait mourir martyr est assassiné d'un coup de feu le 1er décembre 1916 par des rebelles et pillards senousistes à la porte de son "Borj" à Tamanrasset.